Samedi 4 février, à Saint Viateur, a eu lieu la célébration de confirmation de six jeunes. Cette célébration était «exceptionnelle» du fait de son caractère œcuménique. En effet, elle était conjointement présidée par la pasteure Françoise Sternberger, auprès de qui trois jeunes ont confirmé leur foi selon le rite protestant, et par Monseigneur Barbarin qui, selon le rite catholique, a confirmé trois autres jeunes. Trois confirmants et trois confirmands…
Alors, t ou d ?
Selon l’Eglise Catholique, la confirmation est, avec le Baptême et l’Eucharistie, un des trois sacrements de l’initiation chrétienne. Le sacrement est administré par l’évêque et est reçu par le fidèle ; il lui donne une force nouvelle et resserre les liens qu’il entretient avec l’Eglise.
Selon la tradition Protestante, la confirmation n’est pas un sacrement ; c’est le fidèle qui confirme sa foi, le pasteur en est le témoin et offre la bénédiction de Dieu.
Dans les deux confessions, le fidèle franchit une étape qui doit lui permettre de répandre et défendre sa foi, il devient pleinement témoin du Christ.
Lors du Concile de Lyon de 1274, l’Eglise Catholique a retenu sept sacrements qui marquent les moments forts de la vie de chrétien ; ce choix s’appuie sur des actes reportés dans le Nouveau Testament. Les Eglises Protestantes ont retenu deux sacrements car pour elles, seuls le baptême et l’Eucharistie (ou Sainte Cène) ont été explicitement institués par le Christ. Dans le cas de la confirmation, les moments de référence sont en effet surtout situés dans les actes des Apôtres, qu’il s’agisse de la Pentecôte (Ac 2, 1-3) ou de la bénédiction de nouveaux chrétiens par Pierre et Jean (Ac 2,15-17), c’est à dire après la Pâques de notre Seigneur.
Sacrement pour les uns, mais pas pour les autres ; deux points de vue différents mais deux vérités complémentaires, car en cohérence avec deux définitions différentes.
Quel sens le mot confirmation a-t- il pour chacun de nous ?
Probablement un peu des deux ; nous attendons de l’Eglise et de l’Esprit qu’ils nous portent dans notre vie de chrétiens, mais nous sommes heureux et fiers de confirmer notre relation à Dieu et d’assumer une démarche personnelle d’affirmation de sa foi. Deux points de vue différents, deux attentes complémentaires. Si cette question, riche d’interrogations et de réponses multiples, se pose à nous, c’est grâce à la catéchèse œcuménique dont sont issus ces six jeunes. Cette catéchèse s’appuie sur une meilleure connaissance de la bible et sur une meilleure compréhension de nos différences. Ces deux piliers permettent aux jeunes de bâtir leur foi, unis dans la différence, riches de leurs différences.
Cette démarche d’engagement de ces six jeunes qui ont tenu à avancer ensemble malgré leurs différences doit nous interroger sur notre relation à Dieu, sur nos relations entre frères d’Eglises séparées, sur notre capacité d’ouverture… Car, c’est en croisant les différents points de vue que notre vision du message de Dieu s’élargira.
L. Raynal
Catéchète catholique de la catéchèse œcuménique de la Sarra