L’absence de spirituel est un problème, pas l’Islam (résume par Guy Bottinelli)




« Ce n’est pas tous les jours qu’un intellectuel musulman interpelle croyants et incroyants à faire une place au « spirituel », dans notre pays en mal d’espérance. »

Guy Bottinelli nous propose un résumé de l’article « L’absence de spirituel est un problème, pas l’Islam ».

Cet article, paru dans l’édition du journal « Le Monde » du  28 Octobre 2015 est d’ Abdennour BIDAR (1)

 

Résumé

Les intellectuels aiment débattre, et  parfois se disputer, mais cela fait toujours réfléchir. !. Pierre Manent et Alain Finkielkraut avaient à disserter sur « Le défi considérable que représente la poussée d’un islam fort dans une nation faible ». L’auteur de l’article n’a retenu que ce constat de P. Manent : » le problème le plus grave qui assiège la France c’est d’être désorientée, qu’elle est incapable de penser et de vouloir un projet commun, et  cela existe indépendamment de l’islam. » Nous savons bien qu’il est aussi en crise, mais ailleurs, surtout avec ce cancer qui s’appelle  Daech.

Quand nous regardons chez nous, en Occident, où est pourtant née la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), nous n’arrivons pas à établir une société juste, en laissant fleurir les inégalités les plus criantes. Ces valeurs avaient pourtant séduit des peuples en Orient, mais elles ne sont plus aussi attractives, l’Occident s’avérant incapable d’en être le porte-drapeau. Notre tâche est donc de leur redonner vie, mais comment ? D’abord en renonçant à croire que l’Occident peut fabriquer de l’universel tout seul, en ignorant les héritages humanistes de l’Orient. Pour ce faire, l’islam n’est pas notre ennemi, mais seulement le révélateur de notre impuissance : il est celui qui nous interpelle sur le plan spirituel, même quand ces barbares de djihadistes remettent cette notion au centre du débat, pour des intérêts étrangers à la spiritualité

Nous sommes donc devant un défi crucial. Dans la quête d’une société plus juste nous devons retrouver une vie spirituelle sur laquelle fonder toutes les promesses de la Déclaration des Droits de l’Homme. Comment ? Notre crise majeure n’est pas d’abord économique, écologique, financière, etc mais c’est une crise spirituelle. L’auteur en appelle à nos « aspirations les plus hautes » puisque chacun d’entre nous a une « part d’infini » qu’il peut faire fructifier sur le plan culturel et social, en nous méfiant d’une spiritualité banalisée, commercialisée, et d’un retour du religieux comme simple palliatif . Ce qui nous manque c’est la «  vision d’un sublime dans l’homme qui serait partageable entre tous athées, agnostiques, croyants ». Ce « sublime » l’auteur l’appelle «  verticalité «  , laissant à chacun la possibilité de lui donner un nom..

En France notre laïcité est une chance, si elle intègre dans le champ public « toute recherche en commun d’un souverain bien spirituel »

Guy Bottinelli – Novembre 2015

Notes sur l’auteur

(1)  Abdennour  BIDAR  est un philosophe, spécialiste des évolutions actuelles de l’islam. Un de ses sujets de prédilection est le devenir spirituel de l’humanité.

Auteur de «  L’islam sans soumission «  (2008) il a été en  2013 un des rédacteurs de la Charte de la laïcité à l’école, et a écrit en 2015  « Une lettre ouverte au monde musulman » déjà traduite en plusieurs langues

Les citations de l’auteur figurent entre guillemets

D’autres liens sur l’auteur :

Sources


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Cet article a été actualisé le : 25 novembre 2018

Une réponse à “L’absence de spirituel est un problème, pas l’Islam (résume par Guy Bottinelli)”

  1. GUTH Catherine dit :

    Merci Guy pour le résumé de cet article qui rejoint bien ce que je pense ; le problème est aussi que la laïcité, c’est pour certains, nier la religion or pour être interlocuteur il faut avoir une connaissance approfondie des religions… Quand au sublime, il passe certes par la verticalité mais en creux et bosses ! Amicalement Catherine